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La route de la décharge d’Andralanitra – URGENCE !

A l"intérieur de la décharge, les camions pataugent dans la boue, juste en face de l'école primaire d'Akamasoa Andralanitra

A l »intérieur de la décharge, les camions pataugent dans la boue, juste en face de l’école primaire d’Akamasoa Andralanitra

A l'intérieur de la décharge, les camions pataugent dans la boue, juste en face de l'école primaire d'Akamasoa Andralanitra

IMG_7150Il est d’une urgence capitale de refaire les 400 derniers mètres avant d’arriver à la décharge, qui sont à l’heure actuelle impraticables. Depuis plusieurs semaines, des camions remplis d’ordure attendent des heures devant l’entrée de la décharge, avant de pouvoir déverser leur chargement, quand l’heure les presse de repartir dans l’autre sens, chercher les tonnes d’ordures qui ensevelissent la villeA l"intérieur de la décharge, les camions pataugent dans la boue, juste en face de l'école primaire d'Akamasoa Andralanitra.

Le simple bon sens dicte de refaire ce tronçon de route tout de suite, afin d’abord que les camionneurs ne cassent pas leur voiture et leurs ressorts, et ensuite qu’ils n’abîment pas les murs qui bordent la route, ces murs qui sont ceux de nos écoles. En début de semaine, un camion a ainsi détruit une dizaine de nos latrines après de malheureuses manÅ“uvres.

Les petits responsables sur place sont dépassés par les ordures, ils ne savent plus quoi faire et s’en remettent à leurs chefs, lesquels viennent rarement sur le terrain, et, depuis leurs bureaux en ville, ne peuvent voir ce désordre et ce chaos. Car une fois rentrés à  l’intérieur de la décharge, en effet, les camions pataugent dans 1/2 m de boue, perdant une nouvelle fois du temps, après l’attente, usant leurs pneus qui patinent, provoquant des bouchons. Et lorsqu’ils sont embourbés, il faut de nouveau attendre que les engins à chenilles les poussent par derrière pour les aider à sortir!

Nous avons écrit, le 5 janvier dernier, une lettre au directeur de la SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo), restée sans réponse jusqu’à ce jour. A plusieurs reprises, le père Pedro a dû, cette semaine, arrêter des camions de 15 tonnes qui roulaient à toute allure, levant des nuages de poussière sur la route, de telle façon qu’on ne voyait plus rien derrière eux, et cela se passait juste vers midi, alors même qu’un millier d’élèves sortaient des écoles. Il y a danger d’accident réel, et les jeunes sont obligés de respirer cette poussière pleine de saletés.

Père Pedro a dit à un de ces chauffeurs : « si ton enfant passait par ici, est-ce que tu soulèverais autant de poussière? irais-tu si vite? » Le chauffeur a reconnu que non. Le père lui a alors tendu une main,  acceptée par le chauffeur, et il a ajouté : « nous ne cherchons pas la bagarre avec vous, parce que nous savons que vous faites votre travail. Mais nous devons quand même respecter la vie et la dignité de ces milliers d’enfants, en ce lieu qui est la seule voie d’accès à leurs écoles. » Le chauffeur a acquiescé; une petite bataille était gagnée !

Quelques jours auparavant, un porte-char venait chercher un gros engin à chenilles de 13 tonnes. Mais avant d’atteindre sa cible, le porte-char a sans réfléchir traversé sur 100 m un tronçon de route goudronnée, ce qui a bien sûr considérablement abîmé ce petit pan de route encore en bon état. L’érosion a ensuite fait son travail : après une semaine de pluies, on constate déjà de grosses ornières, que nous avons nous-mêmes remplies de pierres de la carrière d’Akamasoa.

Nous ne cesserons jamais de rappeler aux responsables de la SAMVA, leur devoir de respecter la population d’Andralanitra et de bien gérer cette décharge qui devrait être fermée depuis longtemps, si l’on en croit toutes les promesses des anciens présidents de la République.

Nous nous rendons compte aussi dans quel état délabré se trouve la ville d’Antananarivo avec toutes ces ordures qui ne sont pas ramassées en temps voulu, ce qui devrait être fait si on ne veut pas créer des maladies contagieuses et graves qui feront beaucoup de victimes. C’est pour cela que nous ne manifestons pas davantage notre mécontentement avec des manifestations qui rassembleraient des milliers d’élèves et leurs parents. Nous croyons toujours qu’on peut s’entendre pour que le bien de tous et le bien public soient respectés, et surtout la santé et la dignité des enfants.

Vous pouvez vous rendre compte de vous mêmes, avec ces quelques photos, dans quelles conditions travaillent les camions de la voirie. Il est temps d’agir parce que l’urgence le commande.

 

 

Un lazariste revient après 21 ans !

Mercredi 13 janvier, nous avons eu la joie de retrouver le père Thomas Lunot, lazariste de la congrégation Saint Vincent de Paul, qui achève un séjour de quelques semaines à Madagascar. Sa dernière venue à Akamasoa remonte à 1995 ! Il a pu témoigner des changements qui ont eu lieu depuis.

« Le travail accompli est gigantesque, nous dit-il. La dernière fois que je suis venu, il n’y avait que des habitations éparses sur la colline. Beaucoup de maisons étaient encore en bois; on sentait la nature toute proche. »

« Aujourd’hui, c’est une vraie cité, avec toutes ces maisons de briques, ces rues, et cette organisation. Quel travail! C’est une preuve de l’existence de Dieu qu’il faudrait montrer à Aristote! »

C’est l’occasion aussi de parler des changements accomplis sur les personnes.

« On a du mal à imaginer, poursuit-il, que toutes ces personnes viennent de la rue et de la décharge. Ce qui se lit sur leurs visages, c’est la paix, la sérénité, la joie. »

Le père Lunot était venu accompagné du frère malgache Philibert, lazariste travaillant à Antananarivo. Nous avons eu la joie de partager ensemble le repas.

Voilà un beau témoignage en faveur du travail réalisé par Akamasoa et du combat pour la dignité humaine entamé il y a 27 ans !

Finale de football à Akamasoa !

 

 

Dimanche 10 janvier 2016, à 14h30, nous avons joué la finale de la coupe de Noël; 12 équipes y participaient ! Et parmi elles, on compte toujours des équipes de l’extérieur d’Akamasoa. Cette année, 2 équipes d’Akamasoa jouaient la finale, encadrées par 3 arbitres, qui sont nés et ont grandi à Akamasoa, ont ensuite été formés par la fédération nationale malgache et exercent désormais leurs services dans nos championnats internes.

Le match était d’une grande intensité, avec de la pugnacité de part et d’autre. Le score fut 1 à 1 et la coupe fut remportée aux penaltys par l’équipe de Mr Dolphe, en maillots argentins ! La rencontre s’est finie par des accolades fraternelles, et les quelques altercations du  match furent oubliées!

Maintenant nous préparons le grand tournoi pour la coupe du 26 juin, à laquelle participeront 20 équipes, dont plus de la moitié viennent d’Antananarivo.

Ce terrain, sis dans les collines de Bemasoandro, fait 1,5 hectare, est entièrement destiné aux sports : football, athlétisme, handball, rugby, basket… Depuis 4 ans

NOUS CHERCHONS UN SPONSOR

pour mettre une pelouse synthétique, qui ferait la joie des dizaines de milliers de jeunes qui aiment le sport. Vu la localisation de ce stade, on peut voir la moitié d’Antananarivo, l’air y est pur, l’endroit est vraiment superbe! C’est un lieu où beaucoup de personnes viennent se détendre en famille. Et Nous avons déjà construit une tribune pour quelques 3 000 personnes.

La partie est de la ville d’Antananarivo manque crûment de lieux de sport. Les nôtres sont toujours ouverts à toutes les bonnes volontés, à condition qu’on respecte la discipline demandée par Akamasoa, c’est-à-dire : l’amour du sport, le respect de l’autre, l’interdiction de s’insulter et d’insulter son adversaire, l’interdiction d’apporter des boissons alcooliques et de la drogue. Nous pensons en effet que le sport sert à développer ses propres capacités physiques, montrer ses qualités, et en même temps passer un moment joyeux et fraternel avec tous ceux qui aiment le sport.

Si nous nous sommes engagés autant dans le sport, c’est que nous avons 13 000 enfants, et pour un jeune, c’est un besoin de pouvoir pratiquer le sport de son choix, cela fait partie de sa formation humaine, c’est bon pour son corps, pour son mental et pour son esprit !

Vive le sport !

NOTE : Et cette année nous allons inaugurer un petit centre sportif à Bemasoandro! Ce sera l’occasion de reparler de ce lieu, photos à l’appui !

Baptêmes à AKAMASOA !

Chers amis  !

Voici les photos des baptêmes des 187 petits enfants à Akamasoa, ce dimanche 10 janvier !

C ‘était une très belle  fête et on  a vécu un moment d’une grande joie spirituelle !

Il y avait  8.000 fidèles présents !

Dimanche prochain nous allons faire un autre grand baptême de 210 petits enfants !

Nous avons une préparation des parents et  parrains d’ un mois et demi pour approfondir la foi et le sacrement du baptême !

Nous pouvons  dire que la foi est vivante, mais il ne faut pas s’endormir debout …!

Puissent tous ces enfants devenir des lumières pour notre  monde !

Le père  Albanao Passarotto, lazariste italien m’a aidé lors de cette cérémonie !

Ce missionnaire travaille à Madagascar depuis 49 ans !

Fraternellement !

P. Pedro

L’Ambassadeur de France à AKAMASOA

Jeudi 7 janvier, nous avons reçu la visite de Madame l’Ambassadeur de France à Madagascar. Récemment nommée à Madagascar, elle a rendu une visite de courtoisie à notre action humanitaire. Voici LA LETTRE que lui a adressée le Père Pedro après son passage dans notre centre d’Andralanitra, ainsi que QUELQUES PHOTOS.

Chère Madame l’Ambassadeur de France, Véronique VOULAND-ANEINI,

Un grand merci pour votre visite dans notre centre Akamasoa Andralanitra ! Nous étions très heureux de voir votre état d’esprit très ouvert et positif pour aider Madagascar. Votre venue signifie pour nous que vous vous intéressez aux projets de développement en faveur des plus pauvres qui marchent sur tout le territoire de Madagascar.

Ce que vous avez pu voir à Andralanitra, notre centre au bord de la décharge, n’est qu’une infime partie de ce que nous avons réalisé durant 27 ans. Mais c’était tout de même le lieu le plus inhumain que j’ai pu voir dans ma vie, à l’époque.

Aujourd’hui vous avez vous-même constaté que c’est un village paisible, accueillant, propre et fleuri. Mais les fleurs les plus belles, ce sont les enfants de nos écoles ; vous avez pu entrer dans une de nos salles de classes, et constater combien ces visages manifestent une grande beauté d’âme et une grande envie d’apprendre pour préparer leur avenir, un avenir meilleur. Votre passage dans cette classe, soyez sûre qu’il restera dans la mémoire de tous ces enfants !

Nous espérons que cette visite n’est que le début d’une bonne entente avec l’Ambassade de France, avec laquelle nous avons eu, dès le début d’Akamasoa, des relations fraternelles, authentiques et efficaces !

Père Pedro

NB : les photos qui suivent parlent de la visite cordiale et amicale de l’Ambassadeur de France à Akamasoa.

Premier entraînement de l’année !

Le dimanche 3 janvier 2016 au stade Saint Pierre AKAMASOA d’Andralanitra !

Le sport, école de la vie

A Akamasoa vu les milliers de jeunes, nous avons toujours encouragé le sport, autant pour les garçons que pour les filles. C’est pour cela que dans chaque centre Akamasoa il y a un terrain de basket, de football ou de mini-foot, et dans les centres plus importants même des pistes d’athlétisme. Ainsi, on fait des championnats de foot, avec des équipes en provenance de toute la ville d’Antananarivo. Des tournois de basket, avec des équipes de l’extérieur. On participe au championnat 2e division de rugby. On participe également aux meetings d’athlétisme nationaux. Et cette année nous avons eu la chance d’avoir un boxeur qui dans sa catégorie est devenu champion de Madagascar.

Il est vrai que pour les jeunes d’ici, acheter un ballon de foot ou de basket, c’est une chose souvent hors de portée. C’est pour cela que nous sommes toujours très heureux quand des visiteurs d’Akamasoa nous apportent un ballon de foot, de basket ou de rugby, du matériel sportif en général, car nous n’aurons jamais assez pour couvrir tous les besoins des 13.000 jeunes de l’Association, du matériel qu’à notre tour nous partageons dans tout le pays, dans la région de Fianarantsoa, Morondava et le Sud Est, Antolojanahary, toutes ces régions où nous sommes présents.

Dans notre Centre d’Andralanitra, nous avons écrit sur le mur ce proverbe : « un esprit sain dans un corps sain » (vatana salama, saina matsilo toe panahy mendrika).

Dans un pays où le degré de pauvreté est très important, les responsables de l’Etat oublient le sport, et ne créent pas de structures sportives, lesquelles sont pourtant aussi importantes que les structures éducatives et d’encadrement en général. Car le sport est une école de la vie.

 

 

Lettre ouverte au responsable de la décharge

déchargeLes pluies de saison et surtout le manque d’entretien des routes qui mènent à la décharge, entraînent depuis plusieurs semaines des fumées quotidiennes et des odeurs nauséabondes qui sont insupportables pour notre village d’Andralanitra, tout proche, et pour les 4.000 élèves qui étudient dans les écoles. En effet, l’accès à la décharge est difficile, la circulation des camions à l’intérieur, pratiquement impossible car les anciennes plateformes ont été détruites à cause de l’absence d’organisation et d’anticipation, ce qui fait que les ordures sont déversées sans ordre, à l’entrée, à proximité des écoles. Les camions attendent pendant ce temps des heures avant de pouvoir décharger leurs déchets. Nulle part ailleurs dans le monde les ordures sont déversées à l’entrée d’une décharge ! Quand on sait qu’avec un peu d’organisation et de bonne volonté, elles pourraient être déchargées au fond et au milieu de la décharge. Mais pas à la porte d’entrée ! C’est un problème qui ne devrait même pas exister. Mais devant la récurrence de cette situation, qui se produit chaque année, nous avons décidé une nouvelle fois d’écrire au responsable de la SAMVA (l’organisme en charge des ordures dans la ville) afin de remédier à ce problème. Profitant de la reprise des cours de la nouvelle année (la rentrée scolaire a eu lieu hier, mercredi 6 janvier), le Père Pedro a parlé devant les 4.000 élèves pour les encourager à continuer d’étudier et de s’engager pour préparer leur avenir. Ensuite, il a parlé aux parents d’élèves présents, ainsi qu’aux éducateurs, les incitant à se serrer les coudes pour défendre les droits qu’ont tous les citoyens de vivre dans un environnement sain. Les parents et les élèves ont tous répondu avec des hourras qu’ils sont prêts à défendre cet environnement propre et leur droit d’avoir un air propre autour de leurs écoles. Cette lettre, adressée au responsable de la SAMVA (Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo), a été lue devant toutes les personnes présentes, afin de leur faire savoir l’engagement et le but de notre demande.

Vous pouvez lire cette lettre ci-dessous :

 

Antananarivo, le 05 janvier 2016

Monsieur RATSIMBAZAFY Serge
DG SAMVA / Et Chef de Projet
Lot II A 78 U Bis AB
Soavimbahoaka – Antananarivo 101

 

Monsieur le Responsable Général,

Ce n’est pas la première fois que nous vous envoyons une lettre pour exposer le grave problème provoqué par le tas d’ordure qui grossit de façon anarchique, ici à Andralanitra, depuis déjà fort longtemps. Nous ne pensions pas qu’après le projet commun de l’AFD et de la COLAS, le même problème surviendrait une nouvelle fois.

Nous étions pourtant satisfaits de voir le travail accompli par ce projet, ainsi que les travaux d’assainissement réalisés autour de la décharge. Des progrès avaient été faits, il y avait un espoir, parce que les camions de la voirie pouvaient circuler à l’intérieur de la décharge ; en outre, derrière l’école d’Akamasoa où étudient 4.000 élèves, le terrain était propre, avec un parking et un espace vert.

Mais aujourd’hui nous constatons un vrai recul : la route qui mène à la décharge est impraticable, bouchée parce qu’il n’y a pas eu de travaux d’entretien, et que les complications qui surviennent chaque année à la saison des pluies n’ont pas été anticipées. Les ordures sont déchargées derrière l’école, ce qui ne respecte absolument pas les droits des hommes, et surtout des 4.000 élèves qui vivent dans le voisinage direct de ces ordures tout au long de leurs journées d’école. Il règne ici une odeur qui rend malade, une odeur irrespirable qui donne envie de vomir, fait tousser, donne des maux de tête, de ventre, d’estomac, provoque des diarrhées et attire une quantité de mouches incalculable.

Nous ne devrions pas avoir à vous supplier et à renouveler notre demande auprès de vous, car c’est votre responsabilité d’organiser et de mettre de l’ordre là où il faut, afin que les droits des enfants et des habitants alentour soient respectés. La vie est précieuse, la santé aussi ; on ne peut pas regarder sans rien faire ces choses là, et c’est pour cela que nous vous demandons, à vous Monsieur qui avez la responsabilité et l’autorité, de porter votre attention sur ce problème et de lui chercher une solution rapide.

Il est impensable que vous ne vous aperceviez pas des choses qui surviennent ici, toutes proches de vous, à Andralanitra, là où nous vivons.

Nous désirons trouver une solution appropriée et durable, afin d’éviter toute réaction du peuple qui sentirait sa dignité et ses droits bafoués.

Nous vous adressons nos sincères remerciements.

Les directrices des écoles                                                                  L’association Akamasoa
Primaire                      Collège                           Lycée
Raheriliny                   Razanadrasoa              Mme Mialy      Ravaoarivo            Père Pedro
Emmanueline              Sahondranirina                                   Marie Odette

 

Copie :

  • Monsieur le Maire d’Ambohimangakely
  • Madame le Maire d’Antananarivo Renivohitra
  • Madame la Ministre de l’Eau
  • Monsieur le Ministre de l’Environnement

Des prêtres français en visite à Akamasoa

Nous avons eu la joie de célébrer la messe du dimanche 3 janvier 2016, première messe de l’année, avec les pères Jean, de la paroisse de Bagnolet (Paris), et Gérard, qui a travaillé 10 ans à Madagascar, à Fenoarivo (sud est de l’île), et qui s’apprête à regagner la France.

Quelques jours plus tôt, le père Serge, de Blois, nous rendait aussi visite dans le quartier de Mangarivotra !

Célébration de la nouvelle année 2016 à Akamasoa

Tout d’abord, nous avons attendu la nouvelle année à Andralanitra, dans le village à côté de la décharge dont nous recevons quotidiennement depuis quelques temps les odeurs nauséabondes, puisque les ordures sont déversées par les camions de la voirie à côté de nos écoles et de nos maisons. Dans la cour de la chapelle et de la maison du père Pedro, à peu près 700 personnes sont venues danser, comme c’est déjà la coutume ; grâce à la pluie, les mauvaises odeurs étaient un peu atténuées ! Et cette pluie, qui a duré toute la soirée, n’a pas empêché les gens d’être heureux ensemble, de danser, avant de s’interrompre une demi-heure avant minuit. A l’unisson, quand minuit approchait, nous avons fait le décompte ; puis nous nous sommes souhaités tous ensemble la bonne année durant presque une demi heure. Puis, dans la chapelle, nous avons remercié le bon Dieu pour cette nouvelle année ; tous les personnes présentes ont reçu la bénédiction du père Pedro, avant d’entamer un chant malgache de remerciement, puis les danses ont repris, jusqu’à 2h du matin. Les gens étaient si contents que personne ne voulait plus partir; mais il fallait cependant mettre un terme, car nous devions nous lever de bonne heure le lendemain pour la messe à grotte.

Le lendemain, à 6h, le Fokonolona, c’est-à-dire l’ensemble des villageois, est venu souhaiter la bonne année au père Pedro et à Mlle Bao. C’est l’habitude que les représentants de village et de la décharge disent leurs vÅ“ux, puis donnent une enveloppe avec l’argent récolté dans les familles, comme signe de reconnaissance du travail que l’Association fait en leur faveur. Là aussi, une bénédiction du père à tous les présents ; et c’était déjà 6h30 quand nous sommes montés à la grotte, où attendaient 3.000 personnes, pour célébrer l’Eucharistie. Nous avons commencé cette messe pour rendre grâces à Dieu, et demander de nouvelles grâces pour les familles, pour tout Madagascar, pour les bienfaiteurs du monde entier, pour la paix dans le monde appelée par le Pape François. Et cette prière, malgré la fatigue de la veille, a été suivie avec concentration et une grande présence d’esprit pour écouter la parole de Dieu qui nous parlait de l’importance de la bénédiction de Dieu pour chaque personne et chaque famille. Car cette bénédiction est notre protection, c’est l’amour de Dieu qui nous donne le bonheur et la paix qui s’installent dans notre cÅ“ur, et munis de cette présence divine dans notre cÅ“ur et notre esprit, nous pouvons aller n’importe où sans aucune crainte ni peur. Car on sait que Dieu nous accompagne et nous bénit toujours.

Après la messe, encore une fois, des vÅ“ux exprimés avec beaucoup de joie et de bonheur ;  on sentait que l’on constitue une grande famille, ici, à Akamasoa. Nous sommes restés encore 3/4h à chanter, serrer les mains, nous souhaitant les meilleurs vÅ“ux pour la nouvelle année. Nous avons aussi partagé le nouveau calendrier d’Akamasoa, que les gens se sont arrachés avec beaucoup d’empressement, car ils savent que c’est leur propre histoire qui est racontée dans ces images que nous mettons chaque année dans ce calendrier.

Dieu nous a béni avec une journée splendide, soleil rayonnant, ciel clair. Comme on dit, après la pluie le bon temps ! Espérons que ce beau temps et ce soleil d’amour, de justice et de vérité nous accompagnent durant toute l’année, dans nos cÅ“urs et nos esprits.

Merci à vous tous, chers bienfaiteurs et donateurs qui nous accompagnez depuis de nombreuses années, pour vivre ce miracle et qui donnez les moyens pour qu’il puisse continuer à être un oasis d’espérance pour la ville et tous ceux qui nous visitent. Car tous ceux qui passent ici sentent la vraie joie, la fraternité et l’esprit de famille qui règnent parmi nous.

Vous pouvez revivre avec nous, en partie, ce moment, en voyant les photos qui suivent

Bonne Année à tous !

 

EXCLUSIVITE – VÅ“ux du Père Pedro pour Noël 2015 et la nouvelle année 2016

Chers amis,

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Les fêtes de Noël et de la nouvelle année approchent, et, comme à notre habitude, nous vous adressons ces quelques mots de bienveillance et de remerciement pour toutes les aides que vous nous avez envoyées durant l’année qui vient de s’achever.

Cette fois-ci, je prends la plume avec un cœur troublé encore par les actes meurtriers qui ont eu lieu le 13 novembre dernier, durant desquels 130 frères et sœurs innocents ont perdu la vie et quelques 300 autres ont été blessées et handicapées à vie. Face à ce mal, nous restons sans parole. Le silence s’impose d’abord, pour le respect de ces victimes innocentes qui ont perdu leur vie en allant rencontrer un frère, prendre un verre sur une terrasse de café, écouter un concert ou voir un match de foot. Mais ces actes barbares d’un autre temps provoquent aussi notre étonnement : nous sommes frappés, nous qui pensons avoir acquis une sagesse et construit une civilisation de respect de la vie d’autrui, qu’ils puissent encore avoir lieu aujourd’hui.

Ces crimes du 13 novembre, qu’on ne peut pas nommer, nous ramènent à cette réalité que dans notre monde existent encore des personnes, frères, sœurs, manipulées et fanatisées par des sectes et de religions d’un autre. Car on ne peut pas parler de religion quand des personnes agissent de cette façon. Dans toutes les grandes religions, Dieu a toujours été conçu comme amour, miséricorde et pardon, comme le Dieu créateur de l’univers et de tous les êtres humains. Comment peut-on usurper le nom de Dieu-amour pour commettre des crimes pareils ?

En ces fêtes de Noël que nous célébrons nous les chrétiens, Dieu s’incarne dans un petit enfant né à Bethléem dans le plus grand dénuement, la plus grande humilité et simplicité. Quel message de Dieu-amour peut être plus fort que celui-là, pour dire aux êtres humains que nous sommes tous aimés par ce Créateur, que nous avons tous en nous-mêmes cette étincelle divine qui nous unit les uns aux autres pour créer et construire un monde plus fraternel, plus juste et plus solidaire ?

Frères et sœurs, même s’il est difficile de pardonner, au nom de Dieu en qui nous croyons, nous devons pardonner à nos bourreaux le mal qu’ils nous ont fait. Mais cela ne veut pas dire que nous n’avons pas le droit de nous défendre et de faire tout le possible pour que des actes criminels pareils ne puissent plus se réaliser dans aucun pays du monde.

Chers frères et sœurs, d’autres attentats contre la dignité humaine se réalisent quotidiennement en Afrique et à Madagascar où des enfants innocents meurent de faim, manquent d’eau potable, manquent de tout. Devant cet attentat à la dignité humaine, les Nations Unies luttent soi-disant avec des programmes échelonnés, par exemple pour réduire la faim d’ici à 2030. On monte des dossiers quand il faudrait au contraire envahir tous les médias et utiliser tous les moyens pour dire à chaque humain que nous sommes tous responsables de chaque enfant qui meurt de faim, de chaque maman qui meurt à l’accouchement de causes qu’on soigne dans les pays riches, de personnes âgées aussi qui, à 60 ans, meurent  épuisées dans l’indifférence. Nous devrions, avec les outils dont nous disposons, être plus percutants et persévérants.

Nous espérons que la grande réunion mondiale qui se tient à Paris au début du mois de décembre 2015, la COP21,  puisse faire bouger les cœurs et les esprits de chaque être humain sur terre, pour que nous nous sentions tous responsables les uns des autres, tous responsables pour vaincre l’extrême pauvreté, surtout en Afrique et à Madagascar, et tous nous sommes invités à participer avec nos moyens financiers, mêmes modestes, à partager avec ceux qui, comme les missionnaires des églises chrétiennes et les ONG, sont en première ligne pour combattre cette extrême misère.

Chers amis, ne baissons les bras sous aucun prétexte, car aucun de ces prétextes n’est valable pour se dérober de l’enfant qui meurt de faim. Puisse l’enfant Jésus qui naît en ce jour de Noël nous apporter cet amour sans frontières, cette justice pour tous et cette fraternité sans frontières elle aussi.

Joyeux Noël dans toute votre famille et avec tous vous amis ! Bonne et heureuse année 2016 !

Et si nous vous souhaitons ces joyeuses fêtes de fin d’année, c’est parce que, malgré tous les actes barbares de 2015, l’espérance, la vérité et l’amour gagneront toujours sur le fanatisme et sur le mal.

Force et courage !

Père Pedro