18 février, stade Saint Pierre Akamasoa – Andralanitra
Comme tous les ans, nous avons vécu une des « Journées des écoles », la deuxième sur trois, au stade Saint Pierre Andralanitra dans une joie et une euphorie indescriptibles.
Ce sont les directeurs des écoles, les professeurs, le père Pedro et ses coéquipiers qui ont lancé le coup d’envoi de cette matinée consacrée à l’athlétisme, par un tour de stade en courant sous les cris, les ovations et les acclamations de tous les élèves présents. Près de 9000 élèves ce matin, en provenance des 3 centres Akamasoa d’Antananarivo : Andralanitra, Manantenasoa et Mahatsara !
Les quelques 200 athlètes qui allaient concourir sont ensuite entrés sur la piste en courant eux aussi et ont rejoint le centre de la pelouse, chaque groupe portant une pancarte où étaient inscrits leur logo et leurs slogans. Ils y avaient écrit les mots et les valeurs qu’ils souhaitent défendre pour leur vie et celle d’Akamasoa. L’un disait : un esprit sain dans un corps sain, une vie entièrement saine. Un autre : les études, la foi suivie des œuvres et la sagesse.
Lorsque tout le monde fut en place, sur la pelouse et dans les gradins, les 9000 élèves ont entonné l’hymne national, avec beaucoup de force et de conviction. Puis 2 jeunes filles ont salué les élèves et toutes les personnes venues pour cette fête sportive, dans le style rhétorique malagasy traditionnel avec beaucoup de grâce et d’élégance ; elles furent très vivement applaudies.
C’est le Père Pedro qui a ensuite pris la parole, insistant surtout sur les messages des pancartes à propos de la foi, de la sagesse et des études : tout cela, a-t-il dit, on ne se contente pas de l’écrire, on le vit ; et ici à Akamasoa nous applaudissons tous ceux qui travaillent, se sacrifient pour les autres et offrent leur vie pour leur bien commun.
La vie que nous menons ici, a-t-il ajouté, vous appartient, à vous et à vos parents, elle n’appartient à aucun Etat, parti politique ou association. Vous êtes libres d’en faire quelque chose de bien, alors faites-le ! De notre côté, nous sommes là pour vous donner l’exemple ; ayez courage, et tous ces conseils que nous vous donnons depuis 27 ans, je vous demande de les faire vôtres et s’il faut refuser quelque chose, que ce soit ma personne plutôt que mes paroles.
Des cris de joie ont retenti dans tout le stade, des plus petits aux lycéens et aux universitaires de l’école de Pédagogie.
Le Père a ensuite fait monter à la tribune une jeune fille de première d’Akamasoa, de 17 ans, qui venait de gagner à Ambositra, dans le centre sud de l’île, une compétition nationale de cross country, compétition très importante puisqu’elle l’a sacrée championne de Madagascar ! Prenant la parole, Christelle a incité tous ses camarades à la rejoindre pour prendre part aux compétitions avec elle, et ainsi porter haut les couleurs de la jeunesse malagasy et d’Akamasoa, avec beaucoup d’efforts et de persévérance !
Puis c’est le responsable de la circonscription (CISCO), venu avec son équipe, qui a dit quelques mots pour encourager et remercier les élèves qui participaient à cette rencontre sportive. Il s’est dit heureux de se retrouver devant une telle foule pleine de joie, et a ajouté que malgré les nombreux rendez-vous qu’il avait dans la matinée, c’est ici qu’il avait choisi de venir en premier lieu, pour prendre part et se réjouir avec le peuple d’Akamasoa. Il a souhaité à tous que cette fête soit remplie de joie et qu’elle se déroule dans un esprit de solidarité.
Nous avons beaucoup apprécié son message qui était fort, clair et court, ce qui est rare !
Les discours ne se sont pas éternisés, car c’était d’abord la fête des enfants, comme le père l’a souligné, et ce fut leur tour de rentrer en scène et en action !
Sous les commentaires de la directrice des primaires d’Andralanitra, Mme Emma, qui nommaient les jeunes athlètes, les courses de vitesse ont commencé : sprints de 70 ou 100 mètres, selon l’âge des participants, avec dans chaque course, un élève de Mahatsara, un de Manantenasoa et un d’Andralanitra !
Les sprints furent très disputés par les élèves choisis qui s’entrainaient depuis plusieurs semaines pour cet événement, et on voyait à la puissance des applaudissements et des cris, la joie des élèves à soutenir leur centre et leur école. C’était tantôt le nom d’Andralanitra, tantôt celui de Manantenasoa qui vibrait dans les gradins ; mais il faut le dire, cette année c’est Mahatsara qui s’est montré le plus méritant dans les courses de sprints et qui en a remporté la plupart !
On a vécu des moments de liesse incroyables, dans les encouragements de chaque école pour ses athlètes et toutes les personnes présentes ; cela montre que le sport peut unir les gens quand il y a une compétition fraternelle, et non pas la seule manifestation de la domination de quelqu’un sur un autre plus faible, moins doué.
On voit à travers ces courses ce que le sport peut apporter, et qui justifie qu’à Akamasoa nous encourageons depuis le début les jeunes à pratiquer le sport de leur choix : une compétition saine, avec de l’émulation et du respect, de la solidarité, et aussi de la discipline et de la rigueur pour être en forme le jour J.
Beaucoup de jeunes à travers le pays voudraient faire du sport, mais ce sont souvent les structures qui font défaut ; ici, à Akamasoa, chacun de nos centres possède au moins un terrain de foot et de basket, avec pour certains une piste d’athlétisme, et très régulièrement, le dimanche après-midi, nous organisons des compétitions, des coupes et des championnats, avec des équipes d’Akamasoa et de l’extérieur.
Après les sprints des collégiens et des lycéens, nous avons pu assister aux courses de demi-fond, elles aussi très disputées, suivies et encouragées par tous les élèves dans les gradins. Toutes ces courses et les relais étaient encadrés par les professeurs d’EPS qui accompagnaient leurs élèves le long de la piste. Chacun se donnait à fond pour donner la victoire à son équipe et à son centre, et cela a provoqué quelques blessures, mais rien de grave !, les responsables et le père lui-même venant tout de suite au chevet des blessés pour prodiguer les premiers soins, en donnant de l’eau ou en faisant des massages.
On peut dire que l’ambiance dans le stade Saint Pierre d’Andralanitra était surchauffée et elle n’a pas faibli en intensité durant près de 2h ! Des séances photos avec les différents responsables, les jeunes, les encadreurs et le père Pedro ponctuaient ces compétitions.
Pour maintenir cet enthousiasme et cette concentration sur le sport, on doit féliciter les encadreurs qui ont si bien préparé ces compétitions. Durant toute la matinée, tout s’enchaînait tout de suite, sans aucun temps mort ; à chaque moment, on assistait à un nouveau départ dans les des quatre coins du stade, ce qui relançait continuellement l’attention des gens.
C’est un effort que nous faisons, à Akamasoa, chaque fois qu’une foule est conviée, de ne pas laisser de temps vide, de peur que les gens se distraient et ne s’intéressent plus à ce qui se passe sur le terrain.
Puis le père a pris la parole pour clore ces rencontres, en disant que maintenant il fallait continuer tous ces efforts que nous avons faits, prolonger cet élan, cette force, ce courage, et cette passion, mais les mettre cette fois-ci dans les études, en travaillant pour le bien commun de tous. Il a passé la parole au chef CISCO qui a exprimé une nouvelle fois sa grande joie, en ajoutant qu’il n’avait imaginé, avant d’arriver à Andralanitra, pas plus la grandeur du stade, que le nombre d’élèves et leur euphorie ; il les a encouragés à vivre dans cet état d’esprit.
Et tous les élèves se sont tranquillement acheminés vers la sortie du stade, en attendant les festivités de l’après-midi, qui auront lieu sur le terrain de basket !
Chaque centre continuera jusqu’à demain vendredi les différentes fêtes de ces « Journées des écoles » : fêtes sportives et culturelles, dans les centres et les villages.
De telles journées donnent beaucoup de joie et d’espérance dans les enfants et la jeunesse de Madagascar. A nous les éducateurs de canaliser et d’orienter tous ces talents pour le bien de tous, afin d’empêcher nos jeunes de tomber dans la vie facile, l’indifférence et le chacun pour soi, qui souvent règnent dans la Ville.
Nous voulons partager avec vous les photos prises en ce jour, par Mlle Clara qui a réalisé ce reportage !