La rentrée scolaire à Akamasoa a eu lieu le lundi 26 Septembre !
Seul, le trois quart des élèves se sont inscrits ! Il en manque encore un quart à l’appel !
Tous les ans, les vacances qui devraient être un moment de repos, de joie pour prendre des nouvelles forces, sont en fait, chez nous, un problème supplémentaire ; puisque un nombre non négligeable d’ élèves en profitent pour décrocher totalement avec l’école !
Il y a ceux qui partent visiter des familles loin de Tanà et qui ne reviennent plus. Il y a ceux qui travaillent en ville et commencent à se perdre dans la vie facile ! Ils ont succombé au mirage des « combines » !
Il y a ceux qui vont ramasser des ordures dans la décharge, s’y réhabituent et ont du mal à revenir à l’école. Il y a les filles qui sont tombées sous le charme des garçons et se sont mariées prématurément et on ne les revoit plus. Il y a ceux qui disent en avoir mare d’étudier, que c’est trop difficile et qui préfèrent faire un travail de main d’œuvre et gagner de l’argent tout de suite.
Les garçons, c’est un autre problème plus sérieux, car souvent « surprotéger » dès son enfance. Ils sont plus penchés au moindre effort et en plus, ils commencent à suivre la mode par la coupe des cheveux en y ajoutant des colorants pour se donner un air de liberté, ce qui en fait revient à se tromper soi même !
Les parents, dans tout cela, ils regardent et restent passifs en disant qu’ils ne peuvent rien faire pour dissuader leurs enfants à changer de mentalité et de mode de vie pour qu’ils retournent à l’école !
Pourtant, l’avenir d’un Peuple se joue dans les écoles et l’éducation que l’on donne à ses propres enfants. L’ Etat est le premier responsable qui devrait faire appliquer la loi pour que chaque enfant puisse s’instruire dès son jeune âge !
Il n’y a aucune excuse pour se dérober à ce devoir ! C’est pour cela que nous, avec nos Comités de Villages, avec les éducateurs des écoles et avec les pancartes qu’on met dans les rues, nous essayons de faire raisonner les parents à motiver leurs enfants à revenir à l’école !
Cela nous prendra encore au moins 3 ou 4 semaines pour que tous les enfants reviennent dans nos salles de classes !
Dans tout cela on constate un manque de présence de L’ État pour faire respecter la loi !
Finalement, c’est chaque famille qui décidera qui, parmi ses enfants devront aller à l’école. S’ils sont nombreux, alors la famille enverra les enfants les plus âgés à l’école et les petits attendront de meilleur temps où la prochaine bonne occasion. Il y a aussi ceux qu’ils envoient travailler n’importe où pourvu qu’ils ramènent de l’argent à la fin de la journée !
Devant cette détérioration de la mentalité des familles, c’est à craindre une démission à grande échelle dans quelques années !
Ceux qui voient ce danger à l’horizon doivent réagir et élever leur voix pour qu’ on respecte les droits de leurs enfants à aller à école, de se soigner, d’avoir une vie digne et un futur meilleur !
Le Lundi 3 et Mardi 4 Octobre, j’ai visité les 3 établissements scolaires d’ Akamasoa à Antananarivo !
Tout d’abord à Andralanitra , on a réuni les 4.500 élèves dans la cour de l’école primaire avec les collégiens et lycéens.
Ensuite je suis allé à Manantenasoa où m’attendaient les Lycéens et Collégiens à Mahatsinjo, autour de 1.500 étudiants et après je suis descendu à l’école primaire de Manantenasoa où m’ ont accueilli et écouté 1.200 élèves.
Le lendemain je suis allé à la rencontre des 1.000 élèves de l’école primaire de Bemasoandro et après à Mahatsara où les 1.200 élèves de la primaire et du Collège m’ont accueillis avec un chant très rythmé
Dans toutes mes interventions, j’ai parlé fort et aussi claire que possible pour transmettre aux jeunes la force de l’esprit, les valeurs humaines et spirituelles, car la personne humaine c’est un tout : raison, esprit et cœur !
Pour cette nouvelle année, j’ ai demandés aux élèves d’avoir : La sérénité, la paix dans le cœur, la solidarité et la joie d’étudier en approfondissant la connaissance sur tous les niveaux de la vie.
C’est maintenant le moment d’apprendre et de s’imprégner d’une culture générale indispensable pour pouvoir vivre et dialoguer avec les autres!
Vous êtes ceux qui doivent montrer le chemin pour sortir de la pauvreté. Cette pauvreté qui a déjà depuis trop longtemps semé le découragement, la zizanie et incite aux vols et aux mensonges !
En toute humilité je vous propose quelques pistes pour sortir de cette ornière de la pauvreté :
– La foi traduit dans les œuvres.
– L’amour de la prière et la méditation.
– Les études et un approfondissement de l’éducation civique.
– Une mentalité à aider son prochain et pleine de sagesse.
– Lutter contre la vie facile et la déchéance morale, si envahissante.
– Et enfin, avoir le courage d’oser changer les mauvaises mœurs.
J’ai insisté sur la propreté et faire tout son possible pour tenir la ville propre. L’hygiène est capital dans nos Villages et dans nos établissements scolaires. De même, aimer le sport pour avoir une vie plus saine !
Pour finir J’ai dis aux élèves : « la richesse d’ Akamasoa et du pays, c’est VOUS, et personne d’autre ».
Un enfant qui va à l’école pour nous, c’ est plus précieux que tout.
Soyez à la hauteur de ce défi que nous prenons ensemble pour votre bien !
Dans les écoles d’Akamasoa nous maintenons haut et fort notre idéal, notre utopie et notre envie de faire progresser le pays et surtout les enfants et les jeunes qui nous sont confiés pour les emmener dans un chemin de vérité, d’authenticité et de progrès !
Notre volonté est plus ferme que jamais pour réussir l’année scolaire 2016 – 2017 et combattre tout ce qui blesse l’être humain en défendant l’enfant à tout prix, dans notre société permissive à l’ extrême ; qui ne cherche qu’ à endormir les jeunes et à travers eux en tirer profit.
Dans cette société de consommation, la personne n’est qu’un numéro. Mais pour nous, à Akamasoa, la personne humaine est au sommet de toute valeur et progrès.
A la fin, j’ai béni, tous les élèves, les professeurs et les parents présents !
Voici quelques photos de ces 3 rendez-vous inoubliables avec les milliers d’ écoliers et étudiants d’Akamasoa.
P. Pedro