Situation économique

« La situation économique à Madagascar est toujours aussi grave : le nombre des familles en situation de rupture ne cesse pas d’augmenter, les prix des produits de première nécessité montent dans des proportions alarmantes, les emplois disponibles sont insuffisants et le contexte politique n’a pas encore permis une véritable politique sociale d’envergure.
 
Le constat est rude : l’appauvrissement constant touche la majorité de la population. La situation extrême est celle des 4 Mi : des milliers de personnes totalement marginalisées, vivant dans les rues d’Antananarivo, dans le dénuement complet, sans trace d’état civil, se nourrissant des maigres poubelles de la ville, elles traînent avec elles tout le cortège de la misère, mortalité infantile, maladie, alcoolisme, délinquance, analphabétisme, chômage. Les familles éclatent, leur survie est perturbée par le moindre événement extérieur.
 
Le cyclone Géralda en est le plus récent exemple. Mais toutes les classes travailleuses de la population sont physiquement et moralement touchées ; une telle énergie est nécessaire pour acheter simplement le riz quotidien (ou pour garder la nuit des voleurs celui qu’on cultive) qu’on n’a plus la force de prendre des initiatives, de se révolter et de secourir son prochain. Même au sein de la famille, la solidarité ne peut plus exister, alors qu’elle est une des valeurs fondamentales de la culture Malgache. Des années de mauvaises habitudes (gros détournements ou corruption de « survie ») lentes disparaître, la trop longue transition et les atermoiements politiques freinent encore le développement. Le chômage et l’insécurité généralisée ont démobilisé la population.
 
C’est dans ce contexte social très difficile que l’Association Akamasoa a reçu un nombre record de familles de la rue.
 
 
Conclusion
 
Nous devons toujours continuer, à la fois répondre à l’urgence et travailler dans le long terme ; et les moyens nous font encore défaut pour éviter de mélanger ceux qui arrivent de la rue et ceux qui sont en voie de réinsertion.
Mais malgré la complexité de nos tâches quotidiennes, la tristesse devant les échecs individuels, la dignité et l’espoir retrouvés par la majorité de nos familles suffisent à eux seuls à préserver intacts notre force et notre détermination à rester plus que jamais à leurs côtés.
 
Heureusement, de nombreuses Associations caritatives et de développement existent dans le pays ont la plupart font un travail extraordinaire avec les communautés de base. Celles-là doivent être soutenues et reconnues comme des véritables partenaires dans la restauration du pays. Ce qui est possible au niveau des Associations qui travaillent avec la population la plus difficile à réinsérer l’est aussi au niveau du pays. Il faut la volonté des responsables et le soutien international. Des millions de jeunes Malgaches, à la recherche du travail, et des milliers de sans-abri attendent…
 
Il est temps qu’on puisse trouver un financement régulier et permanent pour pouvoir aider à recevoir des nouvelles familles sans-abri et nous permettre de renforcer et faire durer les infrastructures déjà existantes. Avec tant de bonne volonté, sacrifice et savoir des membres de l’Association Akamasoa, c’est vraiment surprenant que la continuité de notre action humanitaire repose presque sur les dons sporadiques… »