Femmes seules avec enfant

« Les activités à mener auprès de ces familles sont multiples et les difficultés quotidiennes.
 
Nous recevons de plus en plus de femmes seules avec leurs enfants ; elles ont besoin d’une aide et d’une attention plus grande ; il en est de même pour les vieillards qui ne peuvent plus travailler ; un malade dans une famille déséquilibre l’équilibre précaire retrouvé.
 
C’est à chaque fois du temps, de l’énergie et de l’argent supplémentaires à consacrer à tous ces cas particuliers.
Notre tâche la plus importante, la plus longue et la plus difficile est le travail d’accompagnement moral de ces familles et de restauration du tissu familial et social.
 
Cela demande à tous une écoute, une capacité de discussion et une autorité de tous les instants car l’assistance fournie ne suffit pas à évacuer du jour au lendemain les comportements acquis dans la misère extrême : violence, col, alcoolisme, absence de solidarité ; nous y sommes confrontés physiquement tous les jours.
 
Ce lent travail de restauration porte progressivement ses fruits : les villages sont gérés par les familles elles-mêmes qui pour le plus grand nombre acceptent et font respecter les « dina » (règles collectives) instituées par le comité villageois.
 
Une vie culturelle, sociale et d’échange avec les autres villages se met en place grâce aux groupes sportifs et culturels constitués et à la fréquentation des écoles et dispensaires des centres par les villageois de l’extérieur.
Les défections sont rares, alors que l’on demande aux familles un travail immédiat et une discipline dure à retrouver pour bénéficier de l’aide fournie. La majorité d’entre elles manifestent par leurs actes une vraie volonté de changement.
 
Le processus d’aide engagé est donc irréversible et nous ne pouvons pas revenir en arrière. Nous avons reçu 207 nouvelles familles pour la seule année 1992 et elles sont encore des milliers envers qui nous avons tous un devoir de solidarité. C’est cette solidarité d’organismes internationaux, de responsables ministériels, d’associations humanitaires et de personnes de bonne volonté qui nous a permis d’accomplir ce travail depuis 1989.
 
Nous espérons qu’ils continueront avec nous ce combat contre l’injustice et la misère et que d’autres, à le lecture de ce document, se joindront à nous. »